Parents condamnés pour maltraitance : « le contexte ne justifie pas les défaillances », commente leur avocate

Publié le Vendredi 27 Octobre 2023

Le plus jeune enfant du couple avait été transporté aux urgences en janvier 2019 dans un état critique. Si la défense pointe des «défaillances étatiques», elle ne justifie pas la négligence des parents, tous deux condamnés à de la prison. 

 

Insalubrité, parents absents, malnutrition : les conditions de vie de cette famille de La Vôge-les-Bains ont failli causer la mort du cadet, âgé de deux ans en 2019. Transporté aux urgences, il n'avait plus que 15 jours devant lui, selon les soignants.

« Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'alerte plus tôt ? », s'interroge l'avocate de la défense, Maître Virginie Cousin, contactée par téléphone. Trois enseignants et membres du personnel de l'école où étaient scolarisés les plus jeunes des cinq enfants avaient remarqué des odeurs, des négligences, sans pour autant les signaler, ont-ils témoigné au procès, tenu ce jeudi au Tribunal judiciaire d'Épinal. De son côté, le père des trois aînés, séparé de la mère, s'était inquiété de leur situation et avait saisi le juge des affaires familiales sans que ce dernier ordonne l'ouverture d'une enquête sociale, rappelle Me Cousin. Une succession d'évènements qu'elle qualifie de « défaillances étatiques » mais qui n'excuse pas ses clients, affirme-t-elle. 

Les deux parents, âgés d'une trentaine d'année, viennent d'être reconnus coupable. La mère a été condamnée ce jeudi à 3 ans de prison et le père des deux plus jeunes enfants à 18 mois, une peine conforme aux demandes des parties civiles, et des réquisitions du parquet. S'ajoute un sursis probatoire de deux ans pour le couple, qui n'a plus l'autorité parentale sur ses deux garçons, représentés par Me Julie Picard et aujourd'hui placés, et a l'interdiction d'entrer en contact avec la fratrie. La garde des aînés revient à leur père.

S'ils n'ont pas contesté les faits ni la décision du tribunal, les parents restent dans « un déni total » de la gravité de leurs actes, explique leur avocate. Elle espère que cette affaire dramatique servira d'exemple, « que ça ne se reproduise plus ». 

L. Hammouda

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