Réintroduction du Grand Tétras : plusieurs associations font appel de la décision du Tribunal administratif de Nancy

Publié le Vendredi 18 Juillet 2025

Les associations opposées au programme de réintroduction du Grand Tétras annoncent un recours devant la Cour administrative d’appel de Nancy, invoquant des arguments juridiques et de nouveaux éléments sur le terrain. 

Un appel motivé par la contestation de la décision initiale

Dans un communiqué daté du 17 juillet 2025, plusieurs associations annoncent avoir fait appel de la décision rendue par le Tribunal administratif de Nancy, qui avait rejeté leur recours en annulation contre le programme de réintroduction du Grand Tétras dans les Vosges.

Les signataires – SOS Massif des Vosges, Avenir et Patrimoine 88, et Paysage Nature et Patrimoine de la Montagne Vosgienne – estiment que la décision du tribunal repose sur « une appréciation contestable de l’intérêt général et des enjeux scientifiques ». Elles soulignent notamment que les avis défavorables émis par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) et le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) n’ont pas été levés ni contredits par une expertise indépendante. 

Des faits nouveaux mis en avant par les requérants 

Selon le communiqué, plusieurs éléments nouveaux viendraient renforcer leur position. Les associations évoquent notamment une mortalité importante parmi les oiseaux relâchés en mai 2025. Sur les sept Grands Tétras capturés en Norvège et introduits dans les Vosges, trois seraient morts, un autre ne donnerait plus de signe de vie, et seuls trois individus seraient encore vivants. 

Les associations indiquent également qu’aucune preuve de couvaison ou de reproduction n’a été constatée à ce jour. Elles expriment leurs préoccupations quant à l’absence de modélisation climatique dans le dossier initial, à un flou sur les conditions de réussite et à l’absence d’engagement sur des mesures structurelles. 

Une volonté affichée de maintenir la pression

Les associations précisent que leur décision de faire appel s’inscrit dans une volonté de « cohérence, de responsabilité et de continuité dans l’action ». Elles affirment que l’objectif est de « ne pas entériner une décision jugée scientifiquement infondée » et de maintenir une parole exigeante dans le débat public. 

Le communiqué déclare également que tant que les milieux naturels ne seront pas adaptés, que les mesures de protection resteront selon elles « cosmétiques », et que l’argent public financera des opérations qualifiées d’expérimentales sans fondement clair, leurs actions se poursuivront. 

Soutien élargi mais limité à l’appel

Trois autres structures – LOANA, ASPA Vosges et Biodiversit’Haies 88 – expriment leur soutien à cette démarche, bien qu’elles ne puissent se joindre formellement à la procédure en appel, n’ayant pas participé à la première instance.

Laissez nous un commentaire

Aucun commentaire

Soyez le premier à laisser un commentaire