Gérardmer : une polémique se crée autour d'un projet de maraîchage
Dévoilée par le réseau Bio en Grand Est dans un lettre ouverte à la mairie, cette polémique serait née d'une bisbille entre le groupement et la commune de Gérardmer, à propos de l'installation en maraîchage bio d'un agriculteur sur une parcelle géromoise.
Tout a commencé il y a environ un an, lorsque la commune de Gérardmer a dévoilé sa volonté de revendre certaines de ses parcelles pour réintroduire l'agriculture bio dans la Ville. Le Groupe des Agriculteurs Bios des Vosges (GAB) et Bio Grand Est (BGE), alertés par le projet, sont alors allés à la rencontre du maire, Stessy Speissmann. L'idée : proposer leur expertise afin de trouver les meilleurs candidats. Une initiative bien accueillie par la commune qui a accepté leur aide.
Le groupement Bio en Grand Est se serait alors mis au travail, déployant ses forces internes pour partir à la recherche de la perle rare. En juillet, alors que la mairie annonçait la clôture imminente des candidatures, le Groupe a alors soumis un dossier jugé très intéressant : celui d'un jeune couple de maraîchers bio, faisant déjà partie de leur réseau. Pourtant, c'est finalement un autre dossier qui a été retenu, ce qui a suscité une vive colère au sein du collectif :
"Début septembre nous apprenons que la Mairie de Gérardmer met en place jeudi 15 septembre, une commission d’urbanisme afin de statuer sur la vente du dit bien a une seule autre candidature que nous ne connaissons pas. Dès lors, nous constatons que la mairie de Gérardmer fait abstraction des expertises que nous avons désiré apporter. [...]
De plus, si un appel à candidature est « apparemment » ouvert mais en réalité limité à un seul candidat, choisi d’avance, il fallait nous prévenir. Nous, (BGE) aurions fait l’économie du temps de travail d’un salarié que nous finançons.
De plus encore, si le projet que nous avons soutenu était rejeté d’avance, par respect pour les candidats, il aurait fallu les avertir rapidement pour ne pas les laisser dans une attente avortée." (cf. lettre ouverte à la mairie)
une lettre jugée ahurissante
"Lorsque j'ai découvert ce courrier, j'ai failli tomber de ma chaise" confie l'édile géromois Stessy Speissmann, contacté par téléphone. Ce dernier raconte avoir même reçu des menaces de la part du collectif. Pour lui, il semble y avoir eu mésentente dès le départ. Car si la commune a bien accepté l'aide proposée par le réseau Bio en Grand Est, elle ne lui a pas cédé la gestion complète du projet. De plus, la décision finale relève bien de la compétence de la municipalité, comme nous le rappelle le maire.
Concernant les accusations dont elle fait l'objet, la mairie s'en défend. Aucun dossier n'aurait été choisi d'avance et toutes les candidatures soumises ont été étudiées. Dans une volonté de transparence, Stessy Speissmann explique la procédure appliquée dans ces cas-là : "Après la clôture des candidatures j'ai retenu les deux dossiers qui étaient le plus en adéquation avec le projet final. Parmi eux, le dossier de candidature soumis par le Groupement Bio en Grand Est. Comme ça se fait toujours à la mairie de Gérardmer, j'ai présenté ces deux projets à l'aveugle, afin que les conseillers municipaux se fassent un avis le plus objectif possible. À la majorié, c'est l'autre projet qui a été choisi".
Il s'agit d'un projet en agriculture bio avec culture de vergers et maraîchage, dont les récoltes seront proposées en vente directe et en circuits courts dans la commune. Le site proposera également une activité refuge d'étape car il est traversé par une section du GR 355, le Tour de Vologne.
Le maire se dit décontenancé par la réaction du groupement : "Si nous comptions vendre cette parcelle (NDLR : anciennement cottage Saint Rémy) à un promoteur immobilier pour y faire je ne sais quel hôtel je comprendrais, mais là, il s'agit d'un projet en totale adéquation avec leurs valeurs ! J'avoue que j'ai du mal à suivre..." se désole-t'il.
Un nouvel épisode agité à Gérardmer qui s'achèvera donc dans les prochains jours. Puisque, après un dernier passage du dossier en Commission Développement Durable ce jeudi, la vente se fera officiellement lors du prochain conseil municipal.
Anaïs Gall
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