Arnica des Vosges : Les cueilleurs sont de retour sur les pentes du Markstein

Publié le Vendredi 4 Juillet 2025

La cueillette de l’arnica a repris ce 23 juin au Markstein, après trois années d’absence. Une récolte limitée mais symbolique, porteuse d’un nouvel espoir pour cette espèce emblématique.

Une cueillette exceptionnelle sur fond de précaution écologique 

Lundi 23 juin 2025, une quinzaine de cueilleurs ont retrouvé les pentes du Markstein pour une récolte d’arnica très attendue. Après trois années d’interruption, la floraison de la célèbre fleur jaune, surnommée « le tabac des Vosges », a enfin permis une cueillette, autorisée à la dernière minute par les communes et les propriétaires des chaumes, sur proposition du Parc naturel régional des Ballons des Vosges, en concertation avec le Conseil départemental des Vosges.

Une floraison surprise, dictée par le climat

Cette année, la floraison de l’arnica s’est révélée particulièrement généreuse sur certains secteurs du massif. Une bonne nouvelle pour les passionnés de cueillette, bien que l’apparition soudaine de la plante – avec près de deux semaines d’avance – ait pris tout le monde de court. En cause : les fortes chaleurs précoces, qui ont accéléré le cycle naturel de cette espèce emblématique des pâturages d’altitude.

Malgré cette reprise de floraison, les autorités ont choisi de limiter la récolte à 39 kilos de capitules frais. Une quantité modeste comparée aux années fastes, mais suffisante pour satisfaire une partie des besoins artisanaux et pour symboliser une reprise prudente de l’activité. 

Préserver la ressource : une priorité collective

Depuis 2019, l’arnica se raréfie sur les versants du Markstein. Les causes précises restent difficiles à identifier, mais les experts pointent une évolution du régime des précipitations, des épisodes de sécheresse répétés, ainsi que les effets du changement climatique. Face à ce déclin, les éleveurs locaux, engagés avec les collectivités et le Parc, ont adapté certaines pratiques agricoles : réduction de la fertilisation, retards dans les fauches, ou encore maintien de zones refuges.

Dans cette logique de préservation, les gestionnaires ont préféré une récolte limitée pour favoriser la dispersion des graines et donc la régénération naturelle des populations d’arnica. 

Des perspectives locales entre tradition et innovation

Malgré une quantité modeste, les cueilleurs vosgiens – tous originaires du massif – ont accueilli cette reprise avec enthousiasme. Ces quelques kilos permettront de produire baumes et huiles, selon un savoir-faire local transmis depuis des générations. Certains vont même plus loin : ils expérimentent désormais des plantations d’arnica, dans une optique d’autonomie et de durabilité.

En parallèle, des actions de restauration expérimentale sont menées par le Parc naturel régional et le Département sur différents sites. Les résultats de ces essais seront évalués dans les prochains mois, avec l’espoir de mieux accompagner le retour de cette plante patrimoniale. 

L’arnica reste ainsi bien plus qu’une fleur médicinale : elle incarne l’identité, l’économie locale et la richesse écologique du Massif des Vosges.

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