Le communiqué de la CGT au lendemain de la publication du rapport de l'enquête sénatoriale sur Nestlé waters.
Le 29 janvier 2024, NESTLE reconnaissait dans la presse avoir utilisé des traitements interdits au regard de la règlementation des eaux minérales naturelles. Depuis, les projecteurs sont braqués sur nos marques, avec d'énormes conséquences pour la santé mentale des salariés, qui, eux, ont toujours été professionnels.
N'oublions pas que Nestlé Waters Supply Est sort tout juste d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), avec 171 suppressions de postes, et qui s'est conclu le 8 novembre 2023, soit à peine 11 semaines avant les révélations du scandale d'Etat... démontrant bien qu'il y a eu aussi tromperie dans les négociations du PSE sur les réels motifs de ce plan nommé Vosges 2024, et ce, en toute impunité... avec le consentement de l'Etat, et notamment de la préfète des Vosges, que la CGT avait rencontré en avril 2023, et nous sommes convaincus que la Préfète nous a caché la vérité.
Pendant tous ces mois, nous avons fait le choix de ne pas communiquer à la presse, le temps d'avoir les réponses et pour ne pas fragiliser davantage l'emploi. Nous avons observé bien sûr avec attention tous ce battage médiatique et avons demandé des comptes à NESTLE, en déclenchant notamment un droit d'alerte économique du Comité Social & Economique en février 2024, mais sans jamais n'obtenir la vérité, les réponses se résumant à « c'est l'héritage du passé, nous n'étions pas présents ! ».
Face à ce nouveau scandale chez NESTLE, qui arrive peu de temps après l'affaire BUITONI, les sénateurs ont donc décidé d'ouvrir une enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités et la gestion des risques économiques, patrimoniaux, fiscaux, écologiques, et sanitaires associés. Ce rapport a été rendu public ce lundi 19 mai.
Voilà notre analyse :
- La CGT a été plus que surprise que les représentants du personnel ne soient pas interrogés par les sénateurs, et qu'à aucun moment, il n'y ait eu de questions sur le timing du PSE et des révélations... démontrant ainsi une nouvelle fois, pour la CGT, le peu d'importance qu'ont les Organisations Syndicales et les salariés pour les élus de la République...
- Au vu des réponses des hauts dirigeants de NESTLE lors de leur entretien, la CGT constate que ces Messieurs et Dames, ont le même respect pour les sénateurs que les représentants du personnel !!! En effet, tout comme en Comité Social & Economique, ces dirigeants sont dans l'incapacité de répondre par OUI ou NON à une question simple, tellement, ils sont brillants et intelligents, ou alors répondent « je ne sais pas, je n'étais pas là à ce moment ».
- Pour l'instant, une saisine du Procureur de Paris pour faux témoignage a été faite envers M. LE FANIC. Nous sommes surpris au vu des réponses des dirigeants de NESTLE qu'il n'y ait que lui au vu de leurs réponses... ou non réponses...
- L'enquête démontre bien les connivences entre le plus haut niveau de l'Etat et Nestlé. Le refus d'être auditionné de M. KOHLER, invoquant la séparation des pouvoirs, est une belle preuve pour la CGT des liens étroits entre l'Elysée et NESTLE. Une nouvelle fois, cela démontre le pouvoir qu'une multinationale peut avoir...
- Lors de l'audition de M. FREIXE, N°1 de NESTLE, il a enfin annoncé qu'une enquête interne allait être lancé pour trouver les responsables. La CGT espère que les sénateurs seront vigilants sur ce point, car il est impossible pour notre syndicat que des « têtes ne tombent pas ». Tous les jours dans les usines NESTLE, des salariés sont sanctionnés pour des fautes, qui sont sans commune mesure avec celles de certains dirigeants. Les sanctions ne doivent pas être seulement réservés aux cols bleus. De plus, le comportement de certains cadres de chez NESTLE dans cette affaire est en total écart avec les codes de bonne conduite de NESTLE...
- Comment est-il possible d'élaborer un plan de transformation des Ressources en Eaux pour les sites des Vosges et du Gard, avec des dizaines de Millions d'euros d'investissement, en se basant sur de la filtration à 0,2 microns et non sur des filtres en céramique à 0,8 microns... Pour la CGT, cette situation est ubuesque, et malgré nos alertes en Comité Social & Economique ces derniers mois sur le sujet, notre directeur, à l'image de NESTLE était confiant... Résultat, la microfiltration à 0,2 micron est interdite, et il va falloir revoir le plan de transformation pour tenir compte des nouveaux arrêtés préfectoraux et des conclusions de l'enquête sénatoriale. Pour la CGT, cela démontre une nouvelle fois, que lorsque NESTLE négociait la validation de son plan de transformation au plus haut niveau de l'Etat, elle était persuadée qu'elle obtiendrait ce qu'elle souhaiterait, envers et contre tout l'aspect législatif... Il a fallu le travail d'investigation de journalistes pour révéler cette affaire, qui a débouché sur cette enquête sénatoriale, pour enfin avoir la vérité...
- Comme le préconise le rapport, il est essentiel de clarifier la règlementation afin de savoir avec précision, ce que les industriels de l'eau minérale ont le droit de faire en terme de filtration pour qu'il n'y ait plus aucun doute et de suspicion dans l'avenir. Il est important de tenir compte également de certains pratiques au niveau Européen.
La CGT tient à rappeler certains points importants :
- La priorité de notre syndicat est l'avenir du site et de l'emploi, et que nos marques méritent enfin une réelle politique marketing et commerciale, qui n'est plus depuis de nombreuses années à la hauteur de l'investissement des salariés. Est-ce que cela sera avec NESTLE avec un partenaire, ou un autre actionnaire... l'article de la semaine dernière paru dans les médias (watson.ch) sème encore plus le trouble dans l'état d'esprit des salariés et de leurs représentants, et ce, sans que notre directeur de site, soit en mesure d'apporter des réponses... augmentant encore plus le climat anxiogène de notre site... comme si les salariés avaient besoin de cela...
- A notre connaissance, jamais aucune bouteille commercialisée de nos marques, n'est et n'a été impropre à la consommation au niveau bactériologique ou microbiologique, car certains le laisse entendre, ce que nous déplorons.
La CGT prévient qu'il est hors de question que les salariés soient les dindons de cette mauvaise farce que NESTLE a concocté.... et selon ce qu'il peut arriver, il sera essentiel que le gouvernement joue enfin son rôle en protégeant les salariés.
La CGT de Nestlé Waters Supply Est
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