La Région Grand Est alerte sur le déremboursement des cures thermales
La Région Grand Est s’associe à dix autres Régions pour interpeller le Premier ministre sur les conséquences du déremboursement des cures thermales envisagé dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. Franck Leroy, Président de la Région, dénonce une mesure qui fragiliserait les patients comme les territoires.
Un dispositif de soins remis en question
Le Gouvernement prévoit de faire passer la prise en charge des cures thermales de 65 % à 15 %. Cette réduction vise une économie de 200 millions d’euros alors que les dépenses totales liées au thermalisme représentent près de 300 millions d’euros. Les Régions jugent cette orientation budgétairement discutable et socialement injuste.
Franck Leroy rappelle que les cures thermales relèvent d’un acte de soins prescrit par un médecin et encadré par un suivi précis. Elles sont reconnues pour leurs bénéfices dans la prise en charge des affections respiratoires, rhumatologiques, de l’obésité ou encore dans la réhabilitation oncologique.
Un coût réduit mais un rôle clé dans la santé publique
Les cures thermales représentent moins de 0,2 % des dépenses totales de l’Assurance maladie et ont concerné près de 471 000 patients en 2024. Pour la Région Grand Est, réduire leur remboursement provoquerait un effet inverse à l’objectif recherché. Les patients se tourneraient vers des solutions plus coûteuses comme les traitements médicamenteux ou l’hospitalisation.
Franck Leroy estime que les économies immédiates seraient rapidement compensées par des dépenses supplémentaires pour l’Assurance maladie.
Un moteur économique pour les communes du Grand Est
Le thermalisme joue un rôle déterminant dans l’activité économique et touristique de nombreuses communes. Chaque station fait vivre un ensemble d’acteurs locaux, de l’hôtellerie aux commerces de proximité. Dans certains bassins de vie, l’établissement thermal figure parmi les principaux employeurs. Une fermeture ou une fragilisation de ces structures entraînerait des répercussions économiques et sociales importantes.
Des disparités sociales renforcées
Les curistes sont, pour la plupart, des personnes âgées, atteintes de maladies chroniques ou disposant de revenus modestes. Une baisse de prise en charge limiterait leur accès à ce type de soins. Cela créerait une fracture supplémentaire dans des territoires déjà fragiles en matière d’accès à la santé.
Une mobilisation toujours active
Après vingt jours de discussions à l’Assemblée nationale et soixante-sept heures de débats, le Gouvernement a annoncé le 12 novembre le transfert du texte au Sénat. La Région Grand Est souhaite poursuivre son action de sensibilisation pour défendre une vision équilibrée et concertée de la médecine thermale, qui tienne compte des besoins des patients et de l’avenir des territoires.
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